Publié : 14 janvier 2006

Partage équitable des approches, entre l’est et l’ouest

Dès le dépôt du projet, PVT a admis qu’il était logique que la France demande à la Suisse d’assumer une partie des nuisances d’Euroairport, utilisé aujourd’hui à 55% par des Helvètes.

Toutefois, ce report des nuisances sur la Suisse peut se faire selon deux axes, situés de part et d’autre de l’axe Oensingen-Mulhouse.

Pourquoi une seule solution, celle qui pénalise le Jura, est-elle proposée ?

Des considérations techniques sont invoquées : il ne faut pas empiéter sur les zones des aéroports de Zurich et de Berne.

Argument spécieux puisque d’autres aéroports, aussi rapprochés qu’Euroairport et Kloten, appliquent des approches semblables.

La raison est à chercher ailleurs, voici l’avis d’un ancien pilote d’Airbus, actuellement député au Parlement jurassien, Benoît Gogniat :

Il me semble que la phrase clé est celle-ci :

paragraphe 1.2.3.3 dernière phrase, dernière phrase comme par hasard ! Le genre de phrase bien dissimulée en fin de paragraphe, après une liste d’arguments techniques qui noient le poisson (ou plutôt l’oiseau ici !) : « ... La mise en œuvre de cette option (approche par l’est) conduisant à des survols du territoire allemand, aurait nécessité l’accord des autorités allemandes ... »

Le reste, notamment les problèmes « techniques » avec Zurich n’est que poudre aux yeux.

C’est donc, comme je le pensais dès le début, politiquement très incorrect de solliciter plus les Allemands, ... après que ces derniers aient remarqué fin 90 combien on les a menés en bateau (ou plutôt en avion ici !) au nord de Kloten pendant des décennies. Alors, le choix de l’approche uniquement par le sud-ouest pour Bâle en piste 34 allait donc de soi. En effet :

  • ce choix permet enfin de valider une approche sur la piste 34 avant que la population française ne réalise qu’elle vit sans le savoir depuis des décennies également, les mêmes nuisances que les populations allemandes au nord de Kloten, pour ménager le territoire suisse
  • ce choix ménage une partie du Baselland où se concentre pas mal de fortunes bâloises (« Goldberg », sorte de Goldkueste zurichoise à la sauce bâloise)
  • ce choix évite d’en redemander aux Allemands, alors que la CH est en pleine négociation avec eux pour Kloten, ceci renforcé encore par le rachat récent de Swiss par Lufthansa !!
  • ce choix met à contribution un canton, le Jura, qui a toujours soutenu BaselAirport et qui n’a pas la culture aéronautique nécessaire pour y comprendre quelque chose. L’argument « par le sud-est c’est impossible techniquement car ça empiète sur le secteur d’approche de Kloten » est un argument bien suffisant pour des gens qui sont techniquement peu informés.

Le Jura survivra. Il fait les frais d’enjeux politiques très simples : Zurich et Bâle, tout en se préservant eux-mêmes, solutionnent un problème devenu intenable envers les Allemands au nord de Kloten et les Français au nord de Bâle.


Une option à ancrer solidement pour le futur :

Il est possible que l’approche Est n’aboutisse pas dans les négociations actuelles. Il faut préserver l’avenir.

Si le développement d’Euroairport se profile comme l’annonce les dernières nouvelles publiées par IGLuftverkehr, les limites de croissance annuelles de 10% amèneront une situation intenable.

Il faut donc négocier une limite absolue, au-delà de laquelle toute progression sera bloquée tant que le partage équitable des approches n’est pas appliqué.

à propos du développement d’EAP, voir l’article des nouvelles fraîches ou le graphique ci-dessous. Il est très optimiste, mais ...

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