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Publié : 27 décembre 2005

Les Français à Vermes en 1793

Les Français à Vermes en 1793

La Convention venait d’annexer l’Evêché de Bâle à la France pour former le département du Mont-Terrible. De Paris on avait envoyé des proclamations à toutes les communes pour leur signifier que la Principauté était réunie à la République française.

Les soldats, chargés de cette corvée, furent fort mal reçus dans la plupart des villages de la Vallée. A Vermes on refusa de les entendre et ils durent se retirer au plus vite pour ne pas se faire massacrer par le peuple.

Bien plus, pour empêcher les Français de s’établir dans leur village, les gens de Vermes encombrèrent le défilé du Thiergarten de branches et d’arbres qu’ils avaient abattus. Quant à eux, ils s’embusquèrent de chaque côté du chemin sur les roches voisines. A l’arrivée des soldats français, ils leur lancèrent des pierres, roulèrent sur eux de gros quartiers de roches et s’apprêtèrent à en faire un horrible massacre. Les soldats épouvantés se retirèrent précipitamment à Delémont, emportant leurs blessés. Ils portèrent plainte au général commandant de cette place. Celui-ci expédia immédiatement 500 soldats avec du canon. Ils firent un détour et s’emparèrent inopinément du village.

Les habitants furent désarmés et les notables arrêtés. Après s’être fait servir des rafraîchissements, les soldats retournèrent à Delémont amenant avec eux les prisonniers du village qui toutefois furent relâchés peu après. Cette expédition de Vermes fit tomber toute résistance, Vermes et les villages voisins se soumirent bon gré mal gré.

Les Français, pour se venger de la fidélité de ce peuple au prince-évêque de Bâle, exercèrent des atrocités épouvantables. L’abbé Koetchet, témoin oculaire, rapporte dans ses mémoires que les soldats français outrageaient indignement les personnes de l’autre sexe. On compta, dit-il, jusqu’à 17 soldats qui osèrent, l’un après l’autre, violenter une pauvre fille. Cette indignité se renouvela sur beaucoup d’autres.

On a vu, dit-il, de ces jeunes personnes, au passage des Français, mourir des traitements qu’on leur fit subir. Ces troupes pillaient partout où elles passaient, enlevant le bétail, les denrées. l’argent, les meubles, les marchandises, etc. Ils menèrent à Laufon des voitures chargées de lits pour les vendre à l’encan, mais personne ne voulut en acheter. Ce que voyant, les Français y mirent le feu (1).

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(1) Koetchet, Mémoires sur la Révolution française dans l’Evêché de Bâle.